L’herpétofaune*du Presbytère.

* L’herpétofaune ou faune herpétologique est la partie de la faune constituée par les amphibiens et les reptiles tels que : les lézards, serpents, grenouilles, crapauds, tritons et salamandres.

Le lézard

Les murs en ruines et les tas de pierres laissés volontairement offrent une richesse herpétologique. Les cavités, les anfractuosités et autres petits espaces permettent à de nombreuses espèces de trouver nourriture et abri. Parmi ces espèces, les lézards que je peux observer facilement !   

Un lézard est un reptile au corps recouvert d'écailles. Ils possèdent quatre pattes, des oreilles avec un tympan visible, des paupières mobiles et ils muent lorsqu'ils grandissent. Leur peau est très sèche car ils n'ont pas de pores : ils ne transpirent pas.

La plupart des lézards sont carnivores, et se nourrissent de petits invertébrés, principalement des insectes : araignées, chenilles, criquets, papillons, vers de terre, etc. Certaines espèces consomment également des végétaux ou des fruits.

Certains lézards font usage d’un moyen de défense particulier face au danger, appelé autotomie. En effet, ils sont capables de perdre volontairement leur queue si cela peut leur permettre de se défaire de l’emprise d’un prédateur. Même séparée du reste du corps, la queue va continuer de bouger pour faire diversion pendant que le lézard se met à l’abri. Une nouvelle queue va repousser mais celle-ci ne pourra plus tomber. Pour celui là je ne sais pas ce qu'il c'est passé !

Le lézard, au soleil tout simplement.

Ces animaux ectothermes à sang froid, ne peuvent pas maintenir une température corporelle stable par le biais de la chaleur créée par leur métabolisme. Alors ils se prélassent au soleil dans le but de la contrôler, un processus connu sous le nom de thermorégulation.

Leurs sens en éveil !

Tous les lézards, à l’instar des serpents, ont un organe sensitif particulièrement important : l’organe de Jacobson. Beaucoup d’espèces de lézards sortent très souvent leur langue, dont l’extrémité est bifide. Elle récupère les substances odorantes du milieu, par exemple des phéromones, et les rapporte dans la bouche, où elle entre en contact avec l’organe de Jacobson. Situé dans le plafond de la cavité buccale, celui-ci va analyser toutes les substances récoltées, fonctionnant comme un radar à odeurs ! Ce système est appelé «vomérolfaction».

Les lézards possèdent uniquement des cônes, mais pas de bâtonnets (vision nocturne en noir et blanc). Les cônes tapissent la rétine (paroi interne du fond de l’oeil) et assurent leur vision chromatique diurne. Ces cellules captent la lumière et transforment les rayons lumineux en influx nerveux. Elles jouent aussi un rôle dans l’acuité visuelle.

Les lézards entendent très bien ; d’ailleurs, ils se sauvent au moindre bruit inhabituel. Ils ne possèdent pas d’oreille externe, mais une membrane tympanique, visible à l’arrière de la bouche. Les orvets possèdent une toute petite ouverture auriculaire, recouverte d’une écaille qui la protège.

Le monde des araignées

Elles sont mal aimées et considérées injustement comme des « sales bêtes ».

Au royaume des animaux exécrés par l’homme, l’araignée règne en reine. Que l’une de ses semblables soudain sorte de l’ombre et neuf humains sur dix fuient en tous sens. Désormais, la dixième, celle qui reste en souriant, c’est moi, après de nombreuses recherches, j’affirme que la bête est sans danger et « pleine de motifs d’émerveillements ».

Les araignées sont un insecticide sain et haut de gamme.

Mais avant d’évoquer ces motifs d’émerveillement, qui sont aussi décoratifs que technologiques, confirmons qu’en effet, les araignées sont des animaux meurtriers : selon les arachnologues, elles trucident et engloutissent quand même dans les 400 millions d’insectes par hectare et par an !

Essayez donc d’imaginer l’agriculture sans ces fauves miniatures. Et vos promenades à la campagne, vos nuits… dans des nuages de mouches, de pucerons et de moustiques. Question insecticide, il n’y a guère aussi performant et non-polluant que les araignées ! Hormis les guêpes et les oiseaux.

Alors, pourquoi ces bestioles de taille ridicule, qui ni ne sucent le sang ni ne transmettent de maladies, et qui ne sont jamais agressives, provoquent-elles tant de phobies chez l’homme ? À cause d’un peu de venin (pour se nourrir voire se défendre), d’un rien de laideur et de beaucoup d’ignorance de notre part, peut-être…

Ces bêtes-là sont IN-OF-FEN-SIVES ! Elles ne vous accordent pas le moindre intérêt alimentaire. Et vos repas ne les attirent pas davantage, car ce qu’il leur faut, c’est du bon insecte bien vif !

Et si, par inadvertance, en France, vous en coincez une contre un point de votre corps à nu, son éventuelle tentative de morsure pour se défendre sera sans conséquence : pour la plupart, elles n’ont ni les outils ni la force nécessaire pour vous transpercer l’épiderme. Le classique vilain « bouton d’araignée » qu’on découvre parfois le matin au réveil n’est jamais dû à une araignée, selon les spécialistes, mais à un insecte. Alors que l'araignée n'est pas un insecte.

                                    L’araignée : un animal high-tech !

Une araignée, c’est de la haute technologie animale. Six ou huit yeux. Huit pattes (contre six chez les insectes). Deux crochets à venin qui servent aussi à creuser, manipuler, tricoter. Deux pédipalpes pour sentir, goûter le gibier, mais aussi pour savourer les plaisirs du sexe. Du poil aux pattes dédié à la locomotion sur les murs et les plafonds. Et d’ailleurs, du poil un peu partout.

Pas pour vous dégoûter, mais pour se camoufler, écouter, sentir, capter, se cramponner et brosser (faire le ménage). Un véritable pelage high-tech employé pour percevoir son environnement et assurer toutes les exigences de son métier d’araignée.

Évidemment, l’outil le plus sophistiqué de la famille, c’est sa filature intégrée. Une araignée, c’est une usine à soie. Avec ses glandes séricigènes, elle produit du fil fabuleux. Multi-usages. À la fois fin, souple, élastique. Collant ou pas selon les usages. Recyclable. Et plus solide que l’acier, plus résistant que le Kevlar.

Cette fibre lui permet de broder des pièges subtils, de tisser des nids douillets, de tricoter des cocons pour poupons. L’araignée l’emploie aussi comme parapente pour voler. Comme lasso pour attraper ses provisions. Comme cordage pour descendre d’une fleur en rappel. Ou bien encore comme stabilisateur pour bondir sur une proie éloignée (toutes les espèces ne font pas des pièges). Celles qui fabriquent des toiles géométriques produisent même jusqu’à huit sortes de soie !

L'Épeire fasciée (Argiope frelon)

Oubliez votre éventuelle phobie des araignées ! Et admirez. La superbe Épeire fasciée est surtout dangereuse… pour les criquets.

L'Épeire fasciée, avec ses rayures jaunes et noires si caractéristiques, est une véritable chasseuse. De par sa taille imposante, elle s'attaque à des proies bien plus grandes qu'elle : criquets, sauterelles, libellules. Ses couleurs vives, loin d'être un hasard, servent de leurre, attirant les insectes imprudents dans ses toiles complexes.

Oubliez vos préjugés ! Cette araignée, aussi belle que redoutable pour ses proies, est une alliée précieuse du jardinier. Elle régule les populations d'insectes nuisibles comme la pyrale du buis, sans pour autant endommager les plantes.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez son chemin, prenez le temps de l'observer. Vous serez étonné par l'ingéniosité de ce petit prédateur.

L'araignée Napoléon (synema globosum).

L'Araignée Napoléon : Une Beauté Vénéneuse aux Couleurs Impériales

Dans le monde discret des araignées de nos régions, l'Araignée Napoléon se démarque par ses couleurs vives et son nom cocasse. Loin des tons ternes habituels, elle arbore fièrement un habit rouge et noir, comme un clin d'œil à l'illustre empereur. Mais derrière cette parure impériale se cache une redoutable chasseuse, dotée d'un venin paralysant qui lui permet de capturer ses proies.

Une araignée-crabe aux allures napoléoniennes

L'Araignée Napoléon, de son nom scientifique Synema globosum, appartient à la famille des Thomisidae, les araignées-crabes. Comme ses cousins crustacés, elle possède la particularité de se déplacer latéralement ou à reculons, lui conférant une allure singulière et une grande agilité. Ses pattes antérieures, plus longues que les postérieures, lui permettent de saisir ses proies avec une rapidité foudroyante.

Une chasseuse redoutable à l'affût

Contrairement à la plupart de ses congénères, l'Araignée Napoléon ne tisse pas de toile. Elle préfère adopter une stratégie d'embuscade, se postant patiemment sur les fleurs ou les feuillages à la recherche de sa prochaine victime. Dès qu'un insecte imprudent s'approche, elle l'immobilise d'une injection de venin mortel avant de le déguster sans laisser la moindre trace.

Un nom inspiré par un motif singulier

Mais le véritable atout de l'Araignée Napoléon réside sans aucun doute dans son nom. Son abdomen présente une tache noire caractéristique, dont la forme rappelle étonnamment le buste de Napoléon Bonaparte, coiffé de son célèbre bicorne. Cette ressemblance amusante lui a valu son nom vernaculaire, un clin d'œil à l'histoire française que seuls les habitants de l'hexagone peuvent savourer.

Une observation fascinante

Si vous avez la chance de croiser l'Araignée Napoléon lors de vos balades ensoleillées, prenez le temps de l'observer. Sa petite taille (4 à 8 mm) et ses couleurs vives en font un sujet d'observation fascinant. N'oubliez pas cependant qu'elle est venimeuse, même si sa morsure n'est généralement pas dangereuse pour l'homme. Respectez cette petite créature aux allures impériales et admirez sa beauté singulière, un joyau précieux de notre biodiversité.


L’épeire diadème, imposante et ubiquiste.

A part dans la Bd, où la voir ?

L'Epeire diadème est une espèce assez éclectique. Elle vit dans les jardins, les friches, les landes, les prairies, les bois, le long des haies et sur les bords de routes.
Elle est surtout visible de juillet à septembre.

L'Épeire diadème ou araignée porte-croix (Araneus diadematus) doit son nom à l'ornementation que porte son abdomen. Un des détails permettant de la reconnaitre est le dessin en forme de croix en haut de l'abdomen.

C’est l'une des plus fréquentes de nos araignées. Elle peut atteindre 1,7 cm. La coloration de base est brun-orangé plus ou moins sombre selon les individus. Les pattes sont rayées rouge-brun et clair. On la trouve très souvent au centre de sa toile, la tête vers le bas, mais aussi cachée sous une feuille à proximité de la toile. C'est une araignée dite orbitèle, qui construit une large toile très régulière. En une heure environ elle peut tisser une toile de 40 cm à 1 m de diamètre. Elle se nourrit d’insectes de petites tailles qu’elle tue grâce à son venin et qu’elle enveloppe aussitôt d’un cocon de soie.

Araignée crabe ou thomise variable

La belle araignée crabe (Misumena Vatia) appelée aussi Thomise variable est un arthropode de la classe des Arachnides. Cette minuscule prédatrice des prés et des jardins se pare de ses plus belles couleurs et se fond dans le décor végétal. Elle attrape des proies, parfois, bien plus grosses qu’elle pour les consommer à loisir.

Pourquoi l’appelle-t-on araignée crabe ?

La famille des thomisidés est réunie sous le terme d’araignées crabes en raison de sa morphologie et de son comportement. Chez le Thomise variable, les deux paires de pattes antérieures sont plus développées que les postérieures, de sorte que l’arachnide adopte une démarche essentiellement latérale et par saccades, analogue à celle du crabe. Pour la petite histoire, la comparaison inverse existe. En effet, le crabe araignée (Hyas araneus) doit son nom à des pattes très longues qui rappellent celles des araignées terrestres.

Pourquoi la surnomme-t-on thomise variable ?

Le Thomise est qualifié de variable car sa couleur varie en fonction du végétal sur lequel il se trouve quand il chasse. Par homochromie, la femelle ajuste son coloris dans le but de leurrer ses proies. Quand elle séjourne sur une fleur jaune, les pigments jaunes se répartissent sur la surface de son corps. Sur un fond blanc, ces pigments repartent dans les couches de cellules profondes. Cette stratégie de camouflage visuel ne prend pas effet immédiatement. Il faut généralement à l’araignée crabe entre 1 et 6 jours (voire davantage), pour arborer la même coloration que le substrat. 

De quoi se nourrit l’araignée crabe ?

Le Thomise variable est un prédateur d’espèces pollinisatrices. À son menu figurent des insectes de tous ordres : diptères (mouches), hyménoptères (abeilles, guêpes), lépidoptères (papillons). Si l’occasion se présente, l’araignée crabe ne dédaigne pas les punaises ni les sauterelles. Pour chasser, l’arachnide garde ses pattes antérieures bien écartées tandis que ses membres postérieurs la maintiennent fermement sur la fleur. Lorsqu'une proie approche, le thomise variable la frappe de façon fulgurante avec ses pattes avant. Le prédateur injecte aussitôt un venin digestif pour liquéfier l’intérieur de sa victime qu’il lui suffit ensuite d’aspirer.